dimanche 27 mai 2012

Juste un piaf.

Il aura fallu que je trouve un piaf, pour que revienne à mon esprit, cette vieille poésie du temps où j'étais écolier.

"S'il restait un oiseau et une locomotive.
Et moi seul dans le désert, avec l'oiseau et la chose et si l'on disait choisis!
Que ferais-je? Que ferais-je?
Il aurait un bec menu, comme il sied aux conirostres. Deux boutons brillants aux yeux. Un petit ventre dodu.
Je le tiendrais dans ma main et son coeur battrait si vite...
Tout autour, la fin du monde! En deux cent douze épisodes!
Il aurait des plumes grises, un peu de rouille au bréchet et ses fines pattes sèches, aiguilles gainées de peau
Allons, que garderez vous!!! Car il faut que tout périsse! Mais pour vos loyaux services, on vous laisse conserver un unique échantillon. Comotive ou zoizillon ?!!
Tout reprendre à son début... Tous ces lourds secrets perdus... Toute science abattue.... Si je laisse la machine.
Mais ses plumes sont si fines et son coeur battrait si vite. Que je garderais l'oiseau".


 Boris Vian

2 commentaires:

  1. Quel jolie fable, que je ne connaissais pas!...
    Le choix de Boris Vian est le seul possible!... (mais là, je ne suis pas objective)...et pas seulement parce qu'il s'agit d'un "banal" oiseau, mais du vivant, tout simplement. Betua

    RépondreSupprimer
  2. Ah, les piafs: dans certaines régions, autrefois, on accrochait des "pots à oiseaux" aux façades, pour inciter les moineaux à nicher... Et quand la nichée était jugée suffisamment rondelette pour être mangée, on prélevait les jeunes. Je me demande si l'année suivante les adultes se faisaient prendre une seconde fois... Enfant, mon père, petit campagnard, décanillait les moineaux avec sa fronde, et après les avoir plumés, il en farcissait de grosses pommes de terre qu'il faisait cuire sous la cendre d'un petit feu en plein air... Pauvres moineaux! (rires) Betua

    RépondreSupprimer