samedi 27 juillet 2013

Taranis DubraCilurno. (le seau d'eau de Taranis.)

Au moment où je vous écris, débute le onzième jour de la lunaison claire de miđ Elembiu, de l'année 3885 de l’ère de la bataille de la Plaine des Tertres. Depuis deux jours, le temps a changé. Un peu comme si les vacances commençaient à prendre le goût du temps passé qui jamais ne reviendra. Le temps où l'on soupire en pensant à l'hier. Le temps où l'on se rend compte qu'aujourd'hui ressemble déjà un un morne demain...
Taranis est de retour  dessus nos têtes et  depuis deux jours, il gronde pour faire peur à Benca. Nous avons beau lui dire que cela n'est rien et que le Dieu est juste un peu  taquin. Rien n'y fait. Si Taranis éclate de rire, Benca s'énerve et veut sortir voir ce qu'il en est... Elle a peur, moi je le sens bien. Mais elle est courageuse et veut affronter ses démons...
Tout à l'heure Taranis est revenue  encore une fois dessus nos têtes et cette fois ci, il n'a pas laissé collé quelques gouttes. Il nous a pissé dessus comme une vache ivre de bière!!!
Des litres et des litres d'eau nous sont tombés sur la caboche. Dans le ciel, c'était éclairs et tonnerre! Benca était très stressée.
Est ce parce que Maitre Clyde est revenu aujourd'hui avec un bijou en forme de rouelle, un petit objet supposé associé à Taranis, qu'il ait dit qu'il le porterait en porte bonheur pour aller à "la mine de sel", pour que le Dieu en ait été ravi? En nous inondant ainsi, a t'il fait preuve de son contentement? Admettons... Dans ce cas, l'heureux Taranis s'est tellement laissé allé, que de l'eau entrait dans la maison dessous la porte de la cour! 
Voyant cela maitre Clyde a saisi le racleau pour renvoyer toute cette eau dehors.
Lui, E'Clyde et moi,  on a trainé   mon tapis de panier pour faire mur et éponge. C'était limite, mais on est parvenu a restreindre l'inondation!
La porte ouverte pour chasser l'eau, Maitre Clyde nous a gueulé! 
-"Vous vous souvenez les chiens de la dernière fois où Taranis nous a ainsi arrosé?  Vous vous souvenez de ce qu'on a fait?"

-"Et comment que je m'en souviens! On a crié! On a aboyé comme des chiens de guerre Morins!" que j'y réponds!

-"Alors qu'attendez vous?"

C'est E'Clyde qui le premier a engagé notre "tumultus Canicus"! Il aboyait comme un chien des enfers et fixant les nuages! Si je ne le connaissais pas comme un gros nigaud. Je l'aurais trouvé effrayant!
Mais celle qui m'a le plus impressionnée, c'est Benca. Certes, elle aboyait de sa petite voix de crécelle, mais ses yeux!... 
Ses yeux   crachaient des éclairs de colère! Des éclairs bien plus impressionnants que ceux venant du ciel. 
Si je ne l'avais  retenue, Benca aurait pu sauter au ciel! 
Taranis a bien compris qu'il était fini le temps des plaisanteries et que Benca était vraiment fachée. Il est devenu muet...
 Tout s'est passé si vite, que moi l'Ambact du clan,  je n'ai pas même eu le temps d'intervenir... 
Je suis grave impressionné par la princesse et plus jamais je ne lui dirais qu'elle est peureuse.





Einstein TriCanauos, du Clan de la vieille forge.




vendredi 26 juillet 2013

L'Ambien.



Enfin, ils sont venus et en nombre..



Il y a bien longtemps déjà que  nos clans se sont installés des deux côtés de Samara. Si ces terres marécageuses sont parfois difficiles à travailler, nous y avons mis du cœur. Nous les avons amendées, nous les avons marnées. A la sueur de nos fronts, nous y avons fait souche.De mauvaises langues venues du sud disent, qu’il s’agissait là de terres Armoricaines et qu’à ce titre, nous serions des intrus ici. C’est faux ! 

Avant les nôtres, personne n’avait honoré ce pays. L’Armoricain n’y avait posé que quelques comptoirs afin de s’ouvrir au commerce avec la Bretagne. Tout au plus, y  existait t’il quelques  hameaux de trappeurs de loutres ou de chasseurs de canards. Qui peut un instant penser que ces gens là, aient pu honorer comme il se doit Matres Samarae ? Avant nous, ici il n’y avait rien.


Lorsque nous y sommes venus, ce pays était désert et ce n’est qu’en découvrant la bonne fortune de nos villages naissants que l’Armoricain s’est soudain senti des envies  revendicatrices. Ils ont alors  installé devant nous de pauvres cahutes. Le seul but étant pour eux alors, d’affirmer leur droit sur ce sol que jusqu’à présent, ils avaient délaissé.Les choses auraient pu en rester ainsi,  car nous nous n’étions pas belliqueux. Même si depuis quelques années déjà, nous subissions leurs rapines. (Il faut dire que  peu doués pour l’agriculture, l’Armoricain   maraudait souvent autour  de nos villages). Les choses auraient pu en rester là, si les voleurs de récoltes ne s’étaient pas transformés l’an dernier en pillards. A l’époque qui suivit les moissons de Lug, lorsque le temps est au partage, bon nombre de nos villages situés les plus au sud furent attaqués et des nôtres furent massacrés.
Une année s’est écoulée depuis. Une triste année en réalité, mais qu’importe, ils sont venus. Ils sont venus en nombre et nous aussi sommes là et moi aussi je suis là et tant pis si mon cœur s’emballe à tout rompre, que mes jambes tremblent et que mes mains se serrent sur la hampe de ma lance.
Respirer, garder son calme ! Teutatès est dessus nos têtes, il nous regarde ! Il me regarde et moi je suis là, frémissant comme une pucelle, quelle honte !
Il est temps des provocations entre les deux camps. Comme si les mots avaient une chance encore d’éviter l’affrontement. Sur toute la ligne, ici et là-bas,  de fiers guerriers s’avancent et  se provoquent. Difficile d’entendre ce qui se dit plus bas avec le vacarme ambiant. Les épées claquent sur les boucliers. En face de moi, un Armoricain gigantesque rit de toute sa mâchoire de loup.  Il est terrifiant.
Ici, c’est le gros AbroBroccos  qui sort  de nos rangs. Abus de cervoise ? Le potier se sent pousser des ailes.
-«  Mon nom est AbroBroccos ! (Blaireau courageux), Toi là bas, le grand rouquin ! Regarde moi bien !  Car je suis le dernier visage que tu verras avant de crever. Je te trouerais la panse et te regarderait te vider de ta bouillasse. Je clouerais ta tête à la porte de ma maison ! »


Nous pouffons ! Nos boucliers claquent.


Mais l’autre en face fait front et lui répond.
-« Broccos, Blaireau obèse ! Je porte  déjà sur les épaules la peau de ta mère !  Voit comme elle me sied bien ! Avec la tienne, celle qui pend sur  ton ventre flasque, j’offrirais une couverture  pour l’hiver à toute ma marmaille ! »
Eux ne pouffent pas. Ils rient  de bon cœur et c’est tintamarre de boucliers!
C’est au tour d’un fin « bretteur de mots » Armoricain d’entrer en scène.
-«  Je suis AdloLuernos (beau renard) ! Regardez moi putains de Cimbres ! Vous puez tant la merde que les vents nous annonçaient votre venue depuis dix jours. Puisque vous avez franchi Samara, pourquoi ne pas en avoir profité pour vous laver ? Devrons nous baigner vos carcasses avant de les offrir aux Dieux ou simplement les donner à bouffer aux porcs ?»
C’est mon ami, CaletoCãno (roseau vaillant) qui lui rétorque.
-« Tu es plus joli que beau le renard ! Mais j’ai sentiment que tu t’es trompé d’endroit. Malgré ton discours ordurier, on te voit  tous onduler du croupion derrière ta lance. Sache qu’ici, ce sera  un champ de bataille ! Pas l’endroit où  tu pourras te vendre comme giton ! »
Nous rions à gorges déployées ! le tintamarre des bouclier monte encore d’un cran !
Mais est-ce une malédiction ? Car c’est un idiot qui s’avance de par chez nous…
-« Je suis LivoMoccos (sanglier splendide) ! Je vous chie dessus ! »
Nous attendons, espérant une saillie plus pertinente. Mais l’animal reste là, satisfait…
-« Ferme ta gueule, porcelet ! Tu ressembles à une des couilles de Dagodeuos ! Sauf que  tu es  plus rose et moins  poilu ! »
L’ensemble de leurs rangs éclate de rire. Comme si Uentos avait soufflé la réplique dans chacune de leurs oreilles. Pourtant avec ce vacarme, la plupart n’auraient dû rien entendre...C'est mauvais signe. Ils rient, ils se gaussent de nous et ils ont raison de le faire.
L’inquiétude doit transparaître sur mon visage, car CaletoCãno me dit :
-«Ne sois pas inquiet, ami. Ils rient parce que l’homme à côté d’eux rit et rien de plus. Ils rient comme nous rions nous, lorsque d’un échange là bas vers l’est, les nôtres deviennent tonitruants. Ils rient pour le groupe, sans savoir pourquoi. Sinon que c'est le temps du rire.»
-« J’en ai bien conscience, CaletoCãno. Mais je me disais juste que s'il ne s’agit que d’un combat de mots. Alors LivoMoccos nous a  déjà perdu… 
As-tu vu combien ils sont nombreux  en face? »


Mon ami sourit.
-« Moccos est un con. Il va crever ce matin et personne ne se souviendra de son nom.

Mais tu as  raison. Ils sont venus nombreux, c’est chose certaine… Mais faisons fi de leurs fiers à bras qui rivalisent d’idioties avec les nôtres.   
Regarde les ! La plupart ne sont que de pauvres paysans. 
Regarde comment ils sont serrés les uns contre les autres… 
Pour la plupart, ce ne sont pas des guerriers. Ce sont des  vieux, pire encore, ce sont des enfants… Ils sont apeurés, bien plus que nous ne le sommes toi et moi. 
Regarde celui là, juste à côté du grand rouquin que brancardait Braccos. Il a à peine dix années de vie, que déjà il  sait qu'il va mourir.»
Mon ami a raison. C’est un tout petit garçon qui se trouve au côté du « grand rouge » et il tremble, bien plus encore que moi, je ne tremble. Il  a peur et c’est bien normal, car plus qu’aucun de nous tous, il ne devrait pas être ici. Il a peur au point de souiller ses braies. 
Sont ils a ce point désespérés pour mettre à la ligne de petits enfants ?
Je les regarde tous, avec attention. Sinon quelques exaltés qui me feraient plus rire, que frémir s’ils appartenaient à mon propre camps. Ce  sont de pauvres hères, ils le sont plus que moi. 
Si je n’ai pour me défendre qu’une lance, la plupart d’entre eux ont des fourches ou des faux.  Paysan que je suis, je sais qu’une fourche n’est pas faite pour être maniée sur un champ de bataille. Ils ne sont que des paysans, des enfants, des vieillards…
CaletoCãno se tourne vers moi et il sourit.
-« Je porte le bouclier à gauche  et l’épée à droite, mon ami. Toi, les Dieux t’ont fait la grâce d’être gauche. Alors, marche avant moi ! Car mon épaule qui supporte le bouclier ne faiblira pas, à moins que je ne meure, bien sur. Je trancherais de  l’Armoricain par la droite. Il ne tient dès lors qu’à toi de marcher dans mon pas sous notre protection et de piquer par la gauche, ou par  le dessus. Suis moi et ainsi  nous irons jusqu’en Grèce ! »
Mais déjà la clameur s’élève. Les Carnyx  annoncent le temps du combat.  Les armes claquent sur les boucliers !  Devant moi, les Armoricains se serrent un peu plus les uns contre les autres.
-«  Me suivras tu ? »  Me demande CaletoCãno.
Je remplis mes poumons d'air et je réponds:
-« Jusqu’en Grèce ! »



Mais déjà nous fonçons !

-« Regarde moi Teutatès ! Regarde moi !!! »


mercredi 17 juillet 2013

Ma patte blessée...

Aujourd'hui, comme le soleil est déjà bas sur l'horizon, je crois pouvoir dire que nous quittons  miđ  Equos  et que débute le premier jour de la lunaison claire de miđ Elembiu. Nous sommes toujours  l’an 3885 de l’ère de la bataille de la Plaine des Tertres.
Nous voyons partir le mois du cheval avec un peu de nostalgie, car il faut le dire!  Bélénos nous ont fait la grâce de sa présence dessus nos têtes! Maitre Clyde dit même que c'est la plus belle semaine de vacances sous le soleil, qu'il ait connu depuis sa venue ici. 
De vous à moi, tous mes étés ont  été très beaux. C'est juste qu'ils sont terriblement courts. 

Ce début d'après midi, j'ai mis les pétoches à maitre Clyde.Car un temps, j'ai eu les pattes arrières comme paralysées. Je dormais tranquillement à ses pieds, tandis qu'il dissertait sur l'ordinateur  lorsqu'il a sonné l'heure d'aller voir les poules. Dans ces cas là, c'est branle-bas de combat, Benca fonce directe à la porte, suivie de ce diable d'Einstein. Moi, je me bagarre comme ce vieux coureur cycliste qui s'appelle Poulidor. Je fais en sorte de  ne pas être battu! J'y mets du coeur, mais c'est jamais évident. Ces deux là sont de véritables piles atomiques, lorsqu'il s'agit d'aller au jardin. 
Cet après midi, j'ai voulu foncer! Mais mes pattes arrières m'ont lâchées... J'ai pas eu mal, elles étaient juste plus là et moi, j'ai pas compris pourquoi.
J'ai croisé le regard du maitre, et il m'a fait flipper. Car j'ai vu de la peur dans les yeux du patron.   Mes pattes arrières n'étaient juste pas complétement réveillées...Elles allaient se remettre! Mais lui s'imaginait déjà de vilaines choses! Le maitre est un bileux lorsqu'il s'agit de nous, alors qu'étrangement lorsque  c'est pour lui, comme la fois où il s'est presque crevé un œil, c'est jamais grave!  Comprenez dès lors que moi ça m'inquiète lorsque je le vois inquiet! 
Benca dit que c'est parce qu'il nous aime. Je veux bien, mais bon...

Une fois de plus donc, il a sorti la laisse, j'étais content mais pas dupe, cela sentait le docteur des chiens. 
Effectivement, c'est là où nous sommes allés. Moi je suis comme maitre Clyde. J'aime pas les docteurs. Celui là m'a tripoté le dos et les pattes, durant  un long moment. Il m'a piqué le cul comme il le fait chaque fois! Je déteste çà! 
Il semblerait que je me sois foulé une patte. En soit , ce n'est pas très grave, du coup maitre Clyde est rassuré.
Le docteur a été très clair. 
Interdit de courir comme Einstein!
Sorties sous la surveillance de maitre Clyde.
Quelques médocs à avaler. (Enrober de jambon ou de rosbeef  çà passe très bien!)
J'assume très bien ces restrictions là, cependant maitre Clyde en a rajouté une...Celle là est terrible, tenez vous bien!
Fini de jouer à la balle pour quinze jours au moins!!!
Imaginez vous çà? QUINZE JOURS Sans jouer à la balle. Je ne sais pas si je vais survivre à cela...

Votre ami à quatre pattes, un peu alité, E'Clyde TriCanauos.

Moi, mon ballon de rugby (dégonflé), sur le protège divan à fleurs.


 


 

dimanche 14 juillet 2013

MagioBilio LouoTeuta (Le petit peuple du grand arbre)

Regardez ces deux énergumènes posant fiers comme Artaban, près de MagioBilio! Regardez leur air satisfait. Comme si par cette belle journée d'été, ils en avaient été les découvreurs. Ces deux là ne doutent vraiment de rien!







Ont ils oublié que dès la fin de l'été dernier, je leur en avais déjà parlé? 
Ont ils oublié combien alors ils étaient délicats et combien ils craignaient de se piquer les pattes en furetant dans les orties? Chose que moi je n'avais pas peur de faire? 
As tu oublié toi, Einstein que tu me disais alors, qu'il ne s'agissait sans doute que  d' un terrier de raton?

Hier, Maitre Clyde a  nettoyé  presque toutes les orties géantes du jardin. Cet après midi, nous l'avons accompagnés tandis qu'il ratissait au pied de MagioBilio. (Il faut que vous sachiez qu'il prépare le terrain avant  la chute des noix vertes, avec lesquelles nous ferons  notre vin). Il ratissait donc et nous on le regardait faire.  E'Clyde, gros nigaud qu'il est pensait qu'il s'agissait d'un jeu.  Eisntein faisait la course avec un bourdon. Moi cette fois ci, j'avais laissé de côté la volaille car je me souvenais de cet endroit là... D'un coup de râteau, maitre Clyde l'a dégagé  et là qu'elle ne fût pas leur surprise! 









L'entrée du  tunnel qui donne vers le monde du petit peuple était de nouveau devant nos yeux! Lorsque je l'ai vu, j'ai aboyé comme une folle pour être sure que  maitre Clyde lui aussi voyait. C'était le cas,  il l'a regardée et est parti bien vite  vers la maison! Il est revenu avec l'appareil photos et a tiré plein de clichés!
Ces photos,  les voilà! regardez par vous même! 
Vous avez souvent vu des ratons étayer leurs terriers avec un vieux fer à cheval  et en gravillonner l'entrée? 
Ce sont des lutins, des Korrigans ou des nains minuscules. Surement pas des Elfes car à ma connaissance, ils ne vivent pas sous terre, encore qu'il existe des points d'observation dans les branche du noyer. En tout cas cette découverte est la preuve qu'un petit peuple existe à Senos Goba!
 
Quand je pense que l'an dernier personne ne me croyait!
...
 
-"Moi je te croyais Benca. Car  souviens toi, c'est à cet endroit qu'un soir j'ai chassé la Banshee! elle était assise juste sur la branche, la dessus" Me souffle à l'oreille, Einstein.
Ce qu'il dit est vrai, je m'en souviens bien. A cette époque, ce n'est pas tant que je ne l'avais pas cru. J'avais juste un peu peur, qu'il n'ait eu raison... Les banshee peuvent être très néfastes... Ce n'est pas le cas des gens du petit peuple!  

J'avais raison!

Ton amie à quatre pattes, Benca TriCanauos




 

Moni OlcaLeuci. (Ma bonne terre claire)

Aujourd'hui c'est la fin du douzième jour de la lunaison sombre de miđ Equos  de l’an 3885 de l’ère de la bataille de la Plaine des Tertres et je rentre tout juste du jardin où j'ai pu passer le plus clair de mon temps depuis ce matin! 
Ce matin avait  tristement débutée. J'étais inquiète car depuis l'après midi d'hier, je n'avais plus revu une seule de mes poules venir picorer la merde de cheval dans notre cour. Je les entendais, mais de l'autre côté de la barrière. De là, il m'était impossible de les voir.
Maitre Clyde semblait être parvenu à les enfermer dans leur nouveau poulailler  et a calfeutrer le moindre petit trou par lequel elle pouvaient s'échapper... C'était plutôt une mauvaise nouvelle pour moi. Il faut dire qu'hier, pendant de longues heures, le maitre était monté seul au jardin avec son masque sur le visage et la longue perche qui fait du bruit et fait très peur. Moi j'étais restée prudente auprès de la maison.Einstein s'en foutait et E'Clyde soupirait  devant la barrière. 
Nous n'étions donc pas monté aux oies de la journée.

Ce matin, maitre Clyde a pris les pâtes qui lui restaient du diner d'hier soir. Lorsqu'il fait cela le matin, ou lorsqu'il emporte quelques tartines, ça veut dire qu'on monte aux poules!  C'est un des moments sympas de la journée, même si en général, je dois rester derrière la barrière, afin de ne pas faire peur aux oies. Mais aujourd'hui Maitre Clyde voulait bien qu'on l'accompagne, il a même insisté pour qu'Einstein vienne lui aussi avec nous!
Quelle n'a pas été ma surprise, car la dernière fois que je l'avais vu, le jardin c'était çà!


Et voilà ce que c'était devenu comme par magie!





S'il est vrai que les poules étaient désormais enfermées, elles étaient avec les oies! Ces dernières semblent apprécier que leur univers ce soit un peu limité. Elles prenaient le frais sous les branches de l'arbre que maitre Clyde appelle la "cochonnerie qui fait des pousses"





On a même pu revoir les poussins qui ont désormais un petit appartement avec terrasse sur le jardin! 


Cela a été un grand bonheur pour moi de les retrouver.

Le jardin est bien dégagé maintenant, ca va permettre de se dégourdir bien les pattes! Pendant qu'Einstein pissait sur les troncs d'arbres auxquels il n'avait plus accès depuis quelques temps à cause des orties géantes. E'Clyde,  faisait semblant de s'intéresser à la volaille! Moi je ne suis pas dupe! Il faisait çà car Maitre Clyde avait son appareil photos.



 

Ne t'inquiète pas pour la volaille Maitre Clyde! Moi je veille, même si l'appareil photos n'est pas là!



Ton amie à quatre pattes, Benca TriCanauos.




mercredi 10 juillet 2013

Epo Cecos (la merde de cheval). Acte deux.

A la naissance du neuvième jour de la lunaison sombre de miđ Equos  de l’an 3885, de l’ère de la bataille de la Plaine des Tertres, le temps dessus Senos Goba s'est couvert. Ce n'est pas bien grave, car si le vent souffle fort, il vient du sud ouest et il apporte à nos museaux l'odeur  de l'Atlantique. maitre Clyde dit que le vent sent le pays de la Bretagne, des Vénètes, l'océan et  la forêt de Brocéliande.
Moi en vrai, je ne connais de pays que le notre, celui "d'entre Atrébatie, Morinie & Ambianie". De l'océan, je ne connais que l'endroit où la mer du nord devient la Manche. On y va en hiver, lorsque les plages sont désertes.
De forêt, je ne connais que celle qui court derrière notre maison. Même si Maitre Clyde dit que ce n'est qu'un petit bois.
Le vent de Bretagne est donc très exotique pour nous. Mais je m'égare...

Ce soir, tous les trois nous somnolons déjà. Il faut dire que la journée a débuté fort tôt puisque Maitre Clyde s'est levé aux Aurores et ce même avant les poules! Commios l'Atrébate, le coq avait à peine chanté depuis l'intérieur du poulailler que le patron était levé!  Benca a même été surprise durant son sommeil, lorsqu'il a franchi la porte.

Il faut dire que maitre Clyde avait pour projet de vider deux nouvelles remorques de crottes de cheval! Du coup ce matin dès sept heures, il était déjà à l'ouvrage.
Benca comme a son habitude s'est postée en observation des volailles sous l’Hibiscus.
Einstein gambadait comme un débile en gobant des moucherons.
Moi, un temps j'ai tenté d'inviter le maitre à jouer, mais j'ai vite compris qu'il bossait et n'était pas à prendre avec des pincettes.
-"Vous devriez plutôt me donner un coup de main" : Qu'il disait.
L'idée était plutôt bonne! Le seul soucis était que bien que nous soyons les chiens les plus intelligents du monde, nous n'avions pas de mains pour manier la fourche. De même, avec la meilleure volonté du monde, nos gueules étaient trop petites pour charger ce cacas d'équidés. 
Mais j'ai eu une idée!

-"Et si pour aider Maitre Clyde, on piétinait  toute cette merde en cavalant dedans? C'est important je crois que le caca de cheval s'incorpore à notre terre argileuse! Tu en penses quoi, Einstein?"

-"Ouaaaais! Trop cool!" :  qu'il m'a répondu et direct il est parti a cavaler comme un "coq sans tête". Du coup, j'ai fait pareil.
Vous pouvez me croire! Lui et moi on a mis du coeur à l'ouvrage! Benca étrangement ne voulait pas participer. Il faut dire que parfois Benca,  elle est un peu précieuse.

Ce soir, nous sommes au salon. Après cette dure journée de labeur, nous sommes crevés et Einstein bave sur les tommettes. Lui et moi avons les pattes noires, les siennes sont, je l'avoue un peu plus noires que les miennes. 
Qu'importe car elles exaltent  un délicieux fumet, après cette journée dehors.!
-"Qu'est ce que ça pue bon dans la maison! Ce soir nous ferons de jolis rêves. "

Je regarde Maitre Clyde,  il a le sourcil sévère et l'air interrogatif.Il hume l'air...
Je regarde Einstein, lui s'en fiche et se contente de baver une langue de quarante centimètres...
Je regarde Benca, elle me dit:
-"Logique que le maitre fasse le mauvais oeil!  Vous puez tous les deux!"

Devant une telle affirmation, si plein d'agressivité. Je suis blessé...




EClyde TriCanauos


 

samedi 6 juillet 2013

Samo-Aiunus, (Eternel été).

Là, à cet instant précis, nous sommes à la naissance du sixième jour de la lunaison sombre de miđ Equos et c'est le plus beau jour de  l’année 3885 de l’ère de la bataille de la Plaine des Tertres. C'est le premier jour des vacances.
Qui l'aurait  cru, il y a quelques jours encore?  Bélénos nous fait la grâce d'être dessus nos têtes! La "boite aux images" dit qu'il restera avec nous, pour de nombreux jours encore! Quelle chance!

Si bon nombre de "Belges et de Germains" quittent nos  terres  pour migrer vers le sud. Nous nous restons ici.  Nous ne les envions pas, car ici le temps ralentit et il y a comme de la magie dans l'air! 
Maitre Clyde pour quelques semaines, va tourner le dos à la rue et il va ouvrir grand les portes et fenêtres qui donnent sur la cour, le jardin et la colline. 
Cet après midi, les "poussins de chats" sont  sortis dehors pour la première fois. Un peu craintifs, ils ne se sont pas éloignés loin de la porte de la cuisine. Moi bien sur , je veillais sur eux et je riais de les voir si inquiets, sachant que bientôt ils auront plaisir à trainer les granges et les baraques.

Aujourd'hui le temps s'est  ralenti. Mais je ne suis pas dupe, Je sais que le temps est le temps et que lorsque (comme par magie), parfois il ralentit. C'est pour mieux accélérer ensuite. 
le temps est ainsi fait que lorsque de temps en tempsil prend son temps, bien vite ensuite il accélère. Au contraire de nous, le temps n'aime pas perdre son temps...
Pourtant, j'aimerais que cette fois ci le temps prenne  son temps. je crois que maitre Clyde aimerait ça lui aussi..
J'aimerais que cet été soit sans fin.
Samo-Aiunus!

Benca TriCanauos, ton amie à quatre pattes.

mardi 2 juillet 2013

Que le ciel ne nous tombe sur la tête...

Ce soir, nous sommes à la naissance du premier jour de la lunaison sombre de miđ Equos. C'est  l’année 3885 de l’ère de la bataille de la Plaine des Tertres. La lunaison est sombre, comme l'a été le jour entier. Cette année 3885 semble être sous le signe de Taranis qui semble prendre plaisir à nous arroser. Mais nous on s'en fiche! Lorsque le  cinquième  jour quittera sa nuit pour voir naitre son aurore, il sera fini pour maitre Clyde, "le temps de la mine de sel" et pour nous,  celui "des gardes". Cela pendant un long mois! 
J'avoue que mettre fin aux gardes pendant un temps sera pour moi, un réel soulagement.  Car si Benca et E'Clyde on la responsabilité du salon et la porte de la chambre de maitre Clyde, c'est moi et moi seul  qui l'année durant, ai en charge la protection des portes de la rue et de celle de la cour! Vous vous doutez bien que les attaques potentielles arrivent plutôt de là! J'en ai repoussé des loups et des Romains durant les absences du maitre! Mais contrairement à E'Clyde tourjour partant pour faire son intéréssant et se mettre en valeur, moi je ne suis pas du genre à mettre cela en avant. Protéger la vieille forge, c'est mon travail à moi et je tire honneur que maitre Clyde me demande la part la plus difficile.
C'est donc bientôt le temps des vacances, je pense que c'est à cause de çà que maitre Clyde est heureux.

Pourtant aujourd'hui, contrairement à ce qui nous avait été  promis par la météo. Nous avons encore eu la pluie... En général dans ces cas là, il est morose. Mais pas aujourd'hui. Bien au contraire!
Ce soir à l'heure de la tambouille , il pleuvait. Profitant d'une éclaircie, nous sommes sortis pour les "besoins". Les "besoins", diretement après le manger, c'est à cause d'EClyde qui est réglé comme un canard. Dès qu'il mange, il chie!  Benca et moi nous ne sommes pas ainsi. On a besoin de plus de temps! Mais là n'est pas le sujet...
A l'heure des besoins donc, maitre Clyde est sorti avec nous. Il a regardé le ciel dans lequel couraient de gros nuages noirs et il a dit avec sa voix sévère: 
"Mais que fais tu Taranis?!"
Et il a tendu son poing bien haut!
"Mais que fais tu Taranis?"
E'Clyde trouvait çà drôle, Benca était inquiète et moi, j'étais ravi! J'ai donc fait un saut périlleux en aboyant! Le saut périlleux, c'est mon tumultus Gallicus à moi. Ça pétrifie les ennemis!
"Bravo Einstein!" m'a dit le maitre. "Encore, aboie encore! dis lui, que nous ne sommes pas contents!"
Et comment que j'étais d'accord pour aboyer!

"On est pas d'accord Taranis! Je sais pas trop pourquoi... Mais on est pas d'accord!"

Se tournant vers E'Clyde et Benca, il leur dit:
" Et vous? Aboyez aussi! Dites que vous êtes pas d'accord! Dites que vous voulez du soleil!"

"Je suis pas d'accord Taranis! Je suis pas d'accord!" Qu'exprime aussitôt, ce gros nigaud de d'EClyde! 
Seulement lui dit  ça avec sa tête de "ravi de la crèche". A mon sens , cela n'est pas vraiment pris au  sérieux par les Dieux. Mais il aboie bien le bougre! Il y met du coeur.

Benca comme souvent est toute en retenue... Elle n'ose pas.  Aussi, je lui demande pourquoi elle n'aboie pas avec nous, car c'est plutôt rare que maitre Clyde nous autorise à le faire. 
Elle me répond que ce n'est peut être pas très sage de nous attaquer ainsi à Taranis. Que s'il voulait, il pourrait faire tomber le ciel sur notre tête.

Alors, je lui demande.
" Qui compte le plus pour nous Benca? Taranis ou maitre Clyde? Senos Goba ou le "ciel dessus nos têtes"? Si demain nous devions choisir entre les deux?..."
 Elle me regarde un peu éberluée, me dit: " Tu as raison..."
Elle tourne alors son museau vers le ciel, elle regarde droit dans les yeux les nuages et aboie! Aboie et aboie encore! 
E'Clyde et moi l'accompagnons!

" Mais que fais tu Taranis!?"


Ton ami à quatre pattes, Einstein TriCanauos.