dimanche 30 décembre 2012

lautron. (Le bain.)

Aujourd'hui nous sommes le dixième jour du miđ riuros de l'an 3885, de l'ère de la bataille de la Plaine des Tertres et comme depuis de nombreux jours, il pleut. La nuit dernière nous avons même eu droit à une grosse colère de Taranis.Il y avait dans le ciel, plein d'éclairs et ça tonnait juste au dessus de nos têtes...Moi j'ai peur des colères de Taranis... J'ai donc été inquiète une partie de la nuit, d'autant que maitre Clyde n'a rien fait pour me rassurer. 
Résultat, j'ai "crotté mou, noir et puant". Je suis ainsi faite que lorsque j'ai peur, çà joue sur ma tuyauterie interne... Maitre Clyde le sait et ce matin, je n'ai pas été grondée, bien que je sente bien qu'il n'aime vraiment pas ce genre de cadeau au lever...

Mais là, n'est pas mon propos. Ce matin, nous avons eu droit à une éclaircie et bien qu'elle ait été de courte durée, le maitre a voulu en profiter pour faire passer le bois de la vieille forge jusqu'au bucher. Seulement comme je vous l'ai dit, il pleut sans cesse depuis des jours et la cour n'est qu'une immense mare! "Baua", la boue!  Moi j'aime "Baua"! J'aime courir dedans, jusqu'à en être à bout de souffle! J'adore la sentir glisser sous mes pattes lorsque je joue à la poursuite avec Einstein. 
Le soucis, c'est qu'ici la terre est argileuse. Aussi dès lors que Baua sèche... Elle reste collée aux poils des pattes du ventre et de la queue. Ca tire un peu et ça peut être un peu désagréable, mais moi je m'en fiche. je ne suis pas délicate... Pendant que le maitre bossait, nous on jouait.

En ce début d'après midi, E'Clyde est venu nous voir Einstein et moi. Il a dit: " Je crois Benca que le maitre a prévu de te faire passer sous la douche! Pas de chance pour toi! Je l'ai entendu dire que tu étais trop crottée et qu'il allait arranger çà!"
Je ne vous dit pas quel a été alors mon effroi!   Je déteste la douche! On me colle dans la baignoire glissante  et on m'asperge avec un tuyau d'eau très bruyant! On a l'impression alors  que ce sont des trombes d'eau qui nous tombent dessus, comme si Taranis était très en colère contre nous et qu'en  rage, il essayait de nous noyer! L'eau est lourde! Elle étouffe et en plus elle est froide!
Pire encore, il y a le savon qui pique le museau et les yeux! Le bain, c'est une véritable torture et à chaque fois on se demande si on y survivra...

-"Benca, viens ici!"
C'est le maitre qui m'appelle. Je fais comme si j'entendais pas...
-"Benca, aux pieds!"
Il a monté un peu le ton. Je sais bien que je devrais obéir, mais j'ai une urgence. Je surveille CramaCattos qui joue avec une boule du sapin. Elle risque de tomber...
-"Benca?!"
Là, c'est lui qui est venu...  Je crois que je vais y passer. Je roule sur le dos. Il gronde, me prend dans ses bras et direction la salle de bain. E'Clyde, l'air de rien me balance sur le chemin, un "Je t'avais prévenue". C'est vache ce manque d’empathie pour quelqu'un qui va peut être mourir noyé.

Si la baignoire est remplie, au moins l'eau ne coule pas à gros bouillons. C'est déjà çà... Mes pattes s'en rapprochent, je n'ai pas envie d'y aller et je  retiens ma respiration. J'imagine l'eau froide sur mes coussinets! C'est un coup à attraper la mort! C'est l'hiver faudrait pas l'oublier.
Pourtant non et c'est même tout le contraire, l'eau est chaude! C'est bizarre , c'est étonnant... C'est agréable! Me voilà donc là, un peu stressée de l'eau jusqu'au ventre. Si j'osais, je dirais que j'apprécie...  Maitre Clyde m'aide à m'asseoir et me voila avec de l'eau jusqu'au cou. Allez le croire, j'aime beaucoup çà! Je sens la terre qui se décolle des poils de mon bidon. Je sens ma queue s’alléger.  Comme maitre Clyde semble là pour me rattraper, je me laisse aller et je roule sur le côté. C'est très agréable le bain!

Épilogue:
Après le bain, j'ai eu droit à une bonne friction! J'aime bien çà aussi, d'autant que la serviette était toute sèche. Je suis avec Einstein dans la cuisine et j'écoute E'Clyde se débattre, grogner et  couiner comme un chiot dans la baignoire de l'autre côté de la porte. Lui aussi est en train d'y passer et visiblement, il n'aime pas trop se coucher dans l'eau chaude , ce péteux!  Maitre Clyde l'engueule, j'avoue que ça me fait un peu marrer. C'est de bonne guerre après tout.

Einstein lui est un peu inquiet. 
-"Je crains de devoir y passer moi aussi..."  Me dit il.
-"Bah oui, je le crains aussi..."  Que j'y réponds.
-" Vas tu couiner comme E'Clyde?  Je lui demande.
-"Plutôt mourir noyé!!!"

Einstein, vous le savez,  n' accepte pas l'idée qu'on puisse croire qu'il soit un dégonflé.  Du coup, lorsque ça été son tour. Il a été le seul d'entre nous à rentrer dans la salle de bain de son plein Grès.
J'ai écouté à la porte et je dois avouer qu' Einstein a été très courageux!

Benca TriCanauos, du Clan de la vieille forge.

dimanche 23 décembre 2012

Les chiens du père Noël sont des Border Collie

Les chiens du père Noël sont des border Collies!  
Moi je le savais depuis longtemps, mais cette vidéo  vous le prouve!






Joyeux Noël à vous tous!

La Fhine TriCanauos

samedi 22 décembre 2012

Dans cette course folle...


Quelle  autre race de chiens que celle ci pourrait l'accompagner?
Bonne route, vieil homme!



La Fhine, TriCanauos

mardi 18 décembre 2012

Octobre 1793. Le déshonneur.

Extrait:   Jean Raspail : Le Roi au-delà de la mer 

"... Au milieu d’une foule surexcitée qui encourageait de la voix et du geste les terrassiers, on commença à creuser aux abords immédiats de la basilique deux fosses carrées. La première était destinée à recevoir les ossements des Bourbons, la seconde ceux des Valois et des Capétiens directs, ainsi que les restes des rois des deux premières races, si l’on en retrouvait quelque chose. Puis l’on enfonça au bélier les portes de la crypte où s’alignaient les tombes royales sur plusieurs niveaux de profondeur. Le premier «tyran» forcé dans son repos éternel fut le bon roi Henri IV. Lorsqu’on eut fait sauter le couvercle de son cercueil, son corps apparut presque intact. Dans l’air raréfié de la crypte, il répandait une forte exhalaison d’aromates. Ce roi-là sentait bon. Ce ne fut pas le cas des autres. Son visage était admirablement conservé, la barbe presque blanche, les traits à peine altérés. Le cadavre fut ainsi dressé, comme un mannequin, et adossé à un pilier. La foule qui l’entourait, impressionnée, suspendit un instant sa haine. Allait-elle tomber à genoux, en témoignage d’ancien respect ? Mais la loi qui régit les masses humaines ne souffre pas d’exception : c’est toujours le plus vil qui l’emporte. Se poussant au premier rang, un courageux sectionnaire tira son sabre et coupa ras une mèche de barbe dont il se fit une moustache postiche sous les rires et les applaudissements. Puis ce fut le tour d’une mégère qui gifla le roi à toute volée, si fort que son corps tomba à terre. Après des heures d’outrages et d’insultes, réduit à l’état qu’on peut imaginer, il fut balancé sans ménagements, le premier, dans la fosse des Bourbons.
Louis XIII fut expédié dans la fosse sans même l’aumône d’une injure. Il puait trop. Avec Louis XIV, on avait un compte à régler. Son corps fut éventré au couteau, d’où s’échappa quantité d’étoupes qui remplaçaient les entrailles, après quoi l’éventreur, avec son couteau, ouvrit en force la bouche du roi dont les mâchoires étaient bloquées depuis soixante-dix-huit années. Prélevant un chicot noir et pourri, il le montra au peuple, comme un trophée. Cette fois indifférente à l’odeur effroyable que répandait la bouche royale, la foule rugit de bonheur. Quant à la reine Marie-Thérèse, l’épouse du roi Louis XIV et fille de Philippe IV d’Espagne, elle fut basculée dans la fosse où elle S’abîma, la tête tordue et renversée, les jambes écartées levées vers le ciel, elle qui avait été si vertueuse, et cela fit bien rigoler. Marie de Médicis ne fut pas mieux traitée. On s’en débarrassa très vite, car elle coulait comme un vieux fromage. Les patriotes se disputèrent quelques cheveux qui surnageaient dans cette putréfaction. Anne d’Autriche, la fière Anne, la reine de cape et d’épée, fut balancée en hâte dans la fosse. Ses membres ne tenaient plus à son corps et la foule se bouchait le nez, agglutinée autour de ces caveaux béants méphitiques. On entassa, dans la fosse des Bourbons, des dauphins, des grands dauphins, des petits dauphins, des Mademoiselles, des Grandes Mademoiselles, quelques Orléans, des ducs de Bourgogne, d’Anjou, d’Aquitaine, de Bretagne, de Montpensier, des princes mort-nés qu’applaudissaient les mégères parce que au moins « ceux-là n’avaient pas vécu », une Stuart égarée, des duchesses de Parme, d’Artois, de Berry, et la Palatine, et Turenne, et le Grand Condé, et tant de filles de France qui s’appelaient Marie, Marie-Zéphirine, Marie-Adélaïde, Louise-Marie, Marie-Élisabeth, Marie-Anne, lesquelles coulaient comme des fontaines de mort au fond de leur cercueil de plomb. La basilique n’était plus respirable. La foule reniflait avec passion.
C’est alors qu’on découvrit Louis XV. Dieu sait qu’on l’attendait, celui-là, pour lui montrer combien on l’avait haï, à sa mort, le Bien-Aimé ! Que n’avait-on dit, qu’il était mort de la vérole, déjà pourri vivant, et qu’on ne l’avait point embaumé parce que les embaumeurs étaient morts après l’avoir à peine touché… Il déçut. Son cercueil ne répandit aucune exhalaison mauvaise. On le trouva très bien conservé et la peau blanche aussi fraîche que s’il venait d’être inhumé. On aurait dit qu’il prenait un bain, car il flottait dans une eau abondante formée par une dissolution de sel marin. Mais, l’eau vidée, ce fut l’horreur. Le corps du Bien-Aimé parut aussitôt se digérer lui-même jusqu’à n’être plus qu’une empreinte de chair au fond du cercueil d’où s’échappait un nuage d’une effroyable puanteur. On enflamma force poudre, on tira même des feux de salve dans l’espoir de purifier l’air, comme lors des épidémies de peste.
Ainsi fut salué le roi Louis XV. C’était le 16 octobre 1793, à l’heure où la reine Marie-Antoinette était menée à l’échafaud dans la charrette ordinaire du bourreau, tournant le dos au cheval, les mains liées derrière le dos et les cheveux roides sur la nuque…
Dois-je continuer, Monseigneur ? C’est une déplaisante façon, je le reconnais, d’évoquer de la sorte votre famille en ces jours de 93 où la France et les Français cessèrent d’aimer d’amour leurs rois. Peut-être cette haine populaire représentait-elle une sorte de salut dévoyé à la Majesté fracassée. On vous haïssait très fort parce que vous aviez été tout, si longtemps. On vous faisait payer, par votre supplice, le bien que le pays vous devait et la grandeur où vous l’aviez hissé. Quand la tête de Louis XVI tomba dans le panier de son, le 21 janvier 1793 à dix heures et vingt-deux minutes, il se fit un grand silence qui s’étendit jusqu’aux Tuileries à travers la foule innombrable.
C’est la haine qui, un instant, suspendait son cours, un dernier acte de communion parfaite entre la France et ses rois. Cette communion-là est anéantie à jamais, Monseigneur. L’indifférence et l’ignorance l’ont aujourd’hui remplacée, avec, au mieux, chez ceux d’entre les Français qui connaissent votre existence – j’allais écrire : votre survivance -, un peu de cette sympathie du coeur et de ces élans d’émotion que l’on réserve aux causes perdues. Allez-vous vous en satisfaire durant toute votre vie ?
Mais revenons au sac des tombeaux de Saint-Denis. Qui sait si ce n’est pas là, justement, que vous pourriez puiser la force et la volonté de ne pas vous résigner à n’être qu’un souvenir..
La fosse des Bourbons étant comblée, on passa aux Valois. Dans les mêmes conditions d’horreur, en deux jours le niveau monta si bien qu’un ouvrier fit remarquer qu’il n’y aurait pas de place pour tout le monde. Puis la tâche devint difficile. Il fallut plusieurs sondages obstinés et des campements de taupe pour repérer l’entrée du caveau de François Ier. Le créateur du Collège de France reposait là avec sa famille, sa mère la reine Louise, Claude de France, sa femme, et trois de leurs enfants. Ils se transformèrent, au contact de l’air, en un liquide boueux et nauséabond, qu’on vida, au seau, comme des excréments, dans la fosse aux Valois. Ce fut le dernier souverain qui pua et beaucoup le regrettèrent, car cette puanteur attisait la haine. Mais au-delà du XVIe siècle, les cercueils de plomb disparurent, faisant place à des sarcophages de pierre. Les chairs étaient réduites en poussière. Certaines avaient été bouillies afin de les séparer de leur squelette et enfermées dans des sacs de peau. L’élément solide ne comportait que les ossements et les crânes dont l’accumulation épaississait notablement la soupe de teinte indéfinissable, mêlée de chaux vive, qui atteignait presque le rebord de la fosse et qui était une sorte de concentré, de quintessence de nos rois. Les représentants du peuple crachaient dedans, car la récolte d’objets précieux n’avait pas été à la hauteur de leurs espérances. Nos princes s’étaient le plus souvent couchés dans leur tombeau en chemise, sans bijoux ni attributs royaux, en signe d’humilité chrétienne. Il y avait aussi, auprès d’eux, faisant monter le niveau de la fosse, toute une foule de dignitaires, abbés, ministres, connétables, chambellans, le sénéchal de Beaucaire, le chevalier de Barbazan, le grand Suger, abbé de Saint-Denis, et Bertrand Duguesclin, et Léon de Lusignan, dernier roi franc d’Arménie et premier d’une longue série non close de réfugiés chrétiens en France…
Le roi Saint Louis, inhumé aussi à Saint-Denis, ne fut jamais retrouvé. Doublement odieux, comme roi et comme saint, on imagine l’acharnement avec lequel on le chercha, on le traqua de caveau en caveau. Peine perdue. Sa grande ombre s’étend, tutélaire, sur la vieille basilique assiégée. Et l’on continua à creuser. Il y eut quelque chose d’épouvantablement sacré l’insondable sacré populaire, celui qui s’oppose au divin, celui qui fait douter de Dieu – dans l’acharnement des violeurs de tombes à s’enfoncer comme des termites en plein fondement des siècles premiers, comme si c’était un nouveau droit de vie et de mort sur le passé découlant naturellement de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Épuisés, toussant, crachant, asphyxiés, les nécrophages entreprirent de se frayer un chemin à travers les plus anciens sédiments funéraires de l’antique basilique. Ce ne fut pas sans peine. Le 21 octobre 1793, au-delà du sarcophage de Philippe Auguste, mort en 1223, ils piétinaient en territoire inconnu, sans plan, sans repères, doués dans leurs boyaux souterrains qu’il fallait étayer et aérer. Avec le poids des siècles, peut-être celui de la honte commençait-il à leur peser. On doit leur reconnaître un singulier courage. Furent ramenés au grand jour et balancés dans la fosse le roi Louis VII Lejeune et Louis VI le Gros, son père, qui ne livra de lui-même qu’une poignée de poussière lumineuses Henri Ier et son épouse la reine Anne, fille du roi viking de Kiev, et d’autres, et d’autres, jusqu’à Robert II le Pieux, le second des Capétiens, né en l’an 970, à partir duquel les violeurs de tombeaux changèrent de millénaire, et changeant aussi de dynastie, à deux reprises, se coulèrent sous le dallage du choeur par d’étroites galeries inclinées, dans un labyrinthe sépulcral.
Sur plusieurs niveaux de profondeur s’entremêlaient en un étroit espace une foule de Carolingiens et de Mérovingiens. Les inscriptions gravées étaient effacées. On trouva des ossements en tas regroupés dans des auges de pierre mais que l’anonymat ne sauva pas du plongeon dans la fosse aux Valois. En revanche, ce qui restait de Charles le Chauve fut identifié et découvert à l’intérieur d’un petit coffre de bois marqué à son chiffre, inexplicablement intact et enfermé dans un sarcophage. Charles II le Chauve, roi de France, signataire du fameux traité de Verdun, en 843, peut-être le véritable fondateur de votre royaume après le partage de l’empire de Charlemagne… Le coffre flotta quelques instants à la surface de la fosse, au milieu de grosses bulles immondes, puis bascula comme un navire qui sombre et disparut au sein de ce magma royal.
Mais le triomphe final, l’apothéose de l’abjection, ce fut la découverte de Dagobert Ier Enfin ! On avait détruit l’abbaye, dévasté la basilique, anéanti la nécropole, les tombeaux, et voilà qu’on allait pouvoir, avec autant de jubilation, faire disparaître à jamais le despote qui était à l’origine de tout cela, le fondateur de l’abbaye, celui qui l’avait élevée au rang d’unique sépulture royale: Dagobert, le Salomon des Francs ! Lorsqu’ils tombèrent sur son sarcophage, après un épuisant labeur souterrain, les fils du peuple eurent l’excellente surprise de constater qu’il n’y était pas seul. La reine Nantilde, son épouse, qu’il avait si romantiquement enlevée dans un couvent, reposait auprès de lui, dans un coffret à deux compartiments, sous la forme d’un petit tas d’ossements enveloppés d’un tissu de soie. Deux inscriptions au poinçon étaient encore lisibles sur le coffre : Hic jacet corpus Dagoberti et Hic jacet corpus Nantildis. Le triomphe se tempéra d’une amère frustration car le plus fastueux des Mérovingiens s’était fait enterrer comme un gueux. On étala les ossements sur une dalle. Pas la moindre petite pierre précieuse, pas le plus mince anneau d’or. A la pelle et au balai furent réunis Dagobert et Nantilde, et balancés, à la volée, dans la fosse.
La fosse aux Bourbons avait été fermée le 16 octobre 1793. Celle des Valois et autres souverains le fut le 25 de ce même mois. Ainsi fut consommée la seconde mort de nos rois, la seconde mort, Monseigneur, de tous ces souverains dont vous procédez. On combla les deux fosses. On les recouvrit de terre. On les piétina méticuleusement. On fit passer des rouleaux traînés par des chevaux. On plaça des sentinelles pour prévenir d’improbables manifestations de la ferveur populaire. C’était une précaution inutile. Le peuple avait perdu la mémoire. Il ne l’a pas récupérée depuis. Par la conjonction d’attentats répetés et concertés contre l’unité de l’Histoire de France, après plus d’un siècle de laïcité militante républicaine et de démantèlement acharné du sacré, elle a sombré dans un néant d’où seul un miracle pourrait aujourd’hui la tirer. Croyez-vous aux miracles, Monseigneur ?
..."

samedi 15 décembre 2012

Dégénération, "Mes Aieux"

Écouter et réfléchir...





Ton arrière-arrière-grand-père, il a défriché la terre.
Ton arrière-grand-père, il a labouré la terre.
Et pis ton grand-père, en rente a divisé la terre.
Pis ton père, il l'a vendue pour devenir fonctionnaire...

Et pis toi, mon p'tit gars, tu l'sais pus c'que tu vas faire.
Dans ton p'tit "trois et demi" bien trop cher, "frette" en hiver.
Il te vient des envies de devenir propriétaire.
Et tu rêves la nuit d'avoir ton petit lopin de terre...

Ton arrière-arrière-grand-mère, elle a eu quatorze enfants.
Ton arrière-grand-mère en a eu quasiment autant.
Et pis ta grand-mère en a eu trois, c'tait suffisant.
Pis ta mère en voulait pas ; toi t'étais un accident...

Et pis toi, ma p'tite fille, tu changes de partenaire tout l'temps.
Quand tu fais des conneries, tu t'en sauves en avortant.
Mais y'a des matins, tu te réveilles en pleurant.
Quand tu rêves la nuit, d'une grande table entourée d'enfants...

Ton arrière-arrière-grand-père a vécu la grosse misère.
Ton arrière-grand-père, il ramassait les "cennes noires".
Et pis ton grand-père ,miracle ! Est devenu millionnaire
Ton père en a hérité, il l'a tout mis dans ses "RÉERs"

Et pis toi, p'tite jeunesse, tu dois ton cul au ministère.
Pas moyen d'avoir un prêt dans une institution bancaire.
Pour calmer tes envies de" hold-uper" la caissière.
Tu lis des livres qui parlent de simplicité volontaire...

Tes arrière-arrière-grands-parents, ils savaient comment fêter.
Tes arrière-grands-parents, ça swinguait fort dans les veillées.
Pis tes grands-parents ont connu l'époque yé-yé.
Tes parents, c'tait les discos ; c'est là qu'ils se sont rencontrés...

Et pis toi, mon ami, qu'est-ce que tu fais de ta soirée ?
Éteins donc ta tivi ; faut pas rester encabané.
Heureusement que dans l'vie certaines choses refusent de changer.
Enfile tes plus beaux habits car nous allons ce soir, danser...

vendredi 14 décembre 2012

La drôle d'histoire de Soan.

Nous avons tous entendu un jour ou l'autre une belle histoire un peu triste et jolie à la fois, d'un de ces chiens qui retrouve son maitre après des années de séparation. J'avoue que cela me laissait, jusqu'à présent un peu dubitatif, d'autant que la plupart du temps, ça se passait très loin de nous.
Et pourtant...
J'ai grand plaisir à vous en raconter une. Car je puis vous affirmer que celle ci est vraie! Elle est arrivée à la famille d'une amie de ma mère.

Le refuge de Dunkerque avait  récupéré, il y a quelques jours une chienne Shih Tzu vieillissante et en mauvaise santé. Identifiée, il est apparu que le propriétaire de ce chien habitait dans la région de Lens. 

Bien sur, Dunkerque et Lens ce n'est pas le bout du monde, mais ce n'est pas non plus la porte à côté...
Le refuge a donc pris attache avec le maitre. Sans doute qu'au fond de leur cœur, qu'ils estimaient que le maitre était un peu indigne. Peut être ont ils pensé que c'était même une tentative d'abandon. Même si la chienne était Tatouée. (Les gens sont si cons parfois...). Moi en tout cas, c'est ce que j'aurai pensé... C'est ce que je pense toujours lorsque je vois un chien à l'air triste.
Et pourtant... Ce n'était pas le cas...

Imaginez quelle a été la surprise du maitre, car cette petite chienne qui est désormais une "petite mamie" de 11 ans avait disparu du jardin, il y a 7 ans!
Elle s'appelait alors Soan, ( je ne suis pas sur de l'orthographe), au moment de sa disparition elle portait un collier à son nom. Peut être donc que ceux l'avaient prise, ont continué à l'appeler ainsi, car sachez que lorsque ses maitres sont allés la rechercher au refuge et l'ont appelée. Elle répondait encore à ce nom...
Il y a dû en avoir des larmes ce jour là...Des larmes de bonheur.

L'année se termine, ce sera bientôt le temps des souhaits. L'histoire de Soan, nous rappelle qu'outre des chiens abandonnés, il en existe aussi des perdus et volés. Il y a aussi des maitres malheureux et inquiets. Les nôtres de souhaits, iront vers eux.
Gardez l'espoir.

Soan: " UENIa SENas GOBas, ROGeti DOTI UINDOBIon."


La Fhine TriCanauos.

lundi 3 décembre 2012

Bardosenos dede. (Bardosenos a donné.)

Il m'aurait fallu au moins douze à Treize jours de cheval partant de la frontière des Morins pour arriver à "Menez Are", ( les monts d'Arrée),  à Huelgoat, le « camp d'Arthus », en tout cas, en pays Osisme, en plein Centre de la Bretagne Armoricaine.
Il m'aurait aussi fallu beaucoup de chance pour qu'une fois dans ce pays, le hasard ou les dieux ne  mettent sur le chemin  de l'endroit où "Bardo  l'affibulateur" travaillait.

Le monde moderne a parfois de bons côtés... 

Il ne m'a pas fallu accomplir un tel périple pour croiser le chemin de Bardosenos. C'était juste à détour d'un " clic sur la toile". J'ai découvert ses pages et nous avons aussi discuté. 
De suite, j'ai bien aimé Bardosenos. C'est un Gaulois qui ne se prendre la tête. Il est sérieux, mais il est aussi rêveur... Bardennos n'est pas un Celte de Bibliothèque!
 Il sait que pour lui,  le temps des batailles est  passé. (Même s'il semble le regretter...) D'autres horizons se sont ouverts... 
Moi j'en arrive à la fin du temps de mes "propres batailles" et j'ai plein de regrets, car je n'ai pas assez bataillé pour des choses qui en valaient le coup. sans doute qu'on pense çà tous , à un moment ou l'autre de sa vie...
De suite, j'ai bien aimé Bardosenos. C'est logique! 
Bien que vivant au pays des "chapeaux ronds". C'est un Belge! Un Nervien! 
Moi, je tire gloire à me sentir "teigneux comme un Nervien sur la Sabis" Même si je suis Atrébate de naissance, Morin d'adoption & Ambiani de cœur.... Je suis simplement un Belge.

Bardosenos, avec qui finalement je n'avais fait qu'échanger des mots,  m'a fait un   très touchant cadeau!







Ce sont mes premiers bijoux  celtes fabriqués par un vrai Gaulois! 
Un pendentif , une bague (qui s'adapte très bien à mes doigts!) et aussi une fibule... 
Il y a peu je ne savais pas ce qu'était une Fibule, Mais allez savoir pourquoi. Je suis en admiration devant cet objet là. 
- Je porte le pendentif au quotidien.
- J'aurais pu faire de même avec la bague, mais des collègues avisés m'ont fait remarqués qu'en cas de  "coups de poings". Elle pouvait blesser. Je suis , dois-je le  confesser  un peu à ma façon un "Ambact"?
-La fibule, je la porte au revers  du blouson (civil)
 
 
Le monde moderne a parfois de mauvais côtés...

 J'ai croisé Bardosenos sur la toile et il est probable que je n'aurais pas le plaisir de lui serrer la main "en vrai". 
Je suis un "païsan", désormais. Mes bestioles ne me permettent plus de partir à l'aventure sur un coup de tête. 
Puis je vieillis... Je fais racines, ici.


Bardosenos, Je suis heureux de t'avoir croisé.

 Ton cyber  ami         Clyde, "Commiogénos" TriCanauos.





CouirosCunos (Le chien fidèle)

Fidèle...

Le vieux monsieur âgé de 70 ans était parti aux champignons du côté de Narbonne, le 11 novembre dernier et il avait disparu. Sinon ceux à qui ils manquaient, (s'il en avait encore). Personne ne semble s'en être vraiment occupé. Les vieux qui disparaissent, n’intéressent plus grand monde, il faut bien le reconnaitre...
Trois semaines ont passé, des chasseurs ont découvert son corps,  dans une vigne des hautes Corbières.
Manquait il à ses proches, ce vieux gars là? Peut être... Mais celui qui lui était fidèle était à ses côtés. Celui là ne l'a pas abandonné.
C'est un petit cocker noir que ces chasseurs ont découvert à côté du cadavre du vieux gars mort. Terriblement amaigri, il était resté malgré la faim, aux côtés de son maitre. Il n'a survécu qu'en lapant les flaques d'eau.

Les meilleurs des hommes tirent orgueil d'être "Fidèles jusqu'à la mort".
Ce petit cocker, lui l'a été bien au delà.