vendredi 30 mars 2012

Mon Louopus, (Mon petit oeil)

Mið Cutios Matus en un, de l’année 3884, de l’ère de Magos Turatiom. 

Aujourd'hui est un bien étrange jour pour moi, car j'ai soudain pris conscience que je n'étais pas immortel. Je n'aurais jamais cru cela possible. Je suis mortel et je peux aussi me faire mal! Ce genre de faiblesse c'était jusqu'alors bon  pour Benca ou E'Clyde. Eux, ce  sont de petits cœurs, toujours à se plaindre et a soupirer. Mais pas  moi! Moi, ça ne devait jamais m'arriver!
Tout au plus m'était il arrivé de temps en temps de me tordre une patte lorsque je tentais d'attraper au vol, un oiseau, un canard ou  un avion turbo jet.Mais être blessé pour de vrai, avant aujourd'hui cela ne m'était jamais  arrivé! Vous l'ai je dis?  J'ai "le petit œil"... (le droit)
En vrai, comme je suis un vrai dur, je ne m'en étais même pas rendu compte. C'est maitre Clyde qui m'a regardé cet après midi d'un drôle d'air. Il faut dire que j'étais aller me mettre de moi même au panier. J’espérais bien que personne ne s'en serait rendu compte, car ce n'est pas tant que j'étais souffrant. J'étais juste un peu fatigué. Mais le maitre, on le lui fait pas... De suite, il a vu que quelque chose clochait.
 J'ai le "petit œil". Ce n'est pas tant que c'est douloureux mais c'est désagréable... En vrai c'est pas grand chose, mais j'ai sentiment d'avoir fait voir ma faiblesse. Ça, j'aime pas...Je ne suis pas une petit nature.

Mais cela ne serait rien si en fin  d'après midi, je n'avais pas eu une anicroche avec E'Clyde. Le pire, c'est que c'est un peu moi qui ai provoqué la bagarre. Mon soucis à l’œil m'agaçait et m’énervait et lorsque j'ai croisé ce gros dindon d'E'Clyde avec son air narquois, mon sang n'a fait qu'un tour. Seul soucis, avec un œil en moins je n'étais pas au mieux de ma forme et cette petite hyène a eu le dessus pour la première fois. Je n'ai même pas pu me sauver, car dans la bagarre la porte s'est refermée! Alors  merci à Sucellos,  car cette fois ci je n'avais pas le dessus et j'aurai pu prendre la pâtée... Mais maitre Clyde est intervenu à temps.
C'est dur à admettre, même si ça s'explique par le fait que je suis diminué.
C'est vraiment pas le pied  d'être handicapé!

Le côté positif, c'est que j'ai eu droit aux soins qu'on réserve aux chiens blessés. Maitre Clyde a beaucoup regardé mon "Louopus"  s'assurant que rien de louche n'était dans mon œil. J'ai eu droit à des bains d'eau bouillie, à des caresses en rab et à plein de  mots gentils. J'avoue que ce n'est pas désagréable d'être un peu chouchouté.  Ce soir avec les bons soins, je crois que mon œil va mieux. Mais que d'avoir été battu à la bagarre par E'Clyde. Çà me troue le cul et pour cela... Je ne pense pas qu'un bain d'eau bouillie suffise...



Votre ami à quatre pattes, Einstein TriCanauos


samedi 17 mars 2012

dubra Nemo (l'eau du ciel)

Aujourd'hui, nous sommes le mið ogronn atenouxtion II de l’année 3884 de l’ère de Magos Turatiom. C'est une journée qui a été un peu triste, puisque le soleil s'en est allé et que l'eau du ciel est de retour.  Dans ces cas là, je suis chagrin, car le maitre ne passe pas beaucoup de temps avec nous dehors. Aujourd'hui, il n'y a pas eu de partie de Frisbee. C'est à peine si nous avons joué à la balle dans la maison.
Nous ne sommes même pas allés voir l'énorme roue de paille qui se trouve dans la forge depuis hier soir. Et çà, j'avoue que  que ça me désole! La paille fraiche sent si bon et j'imaginais déjà qu'on ait pu s'amuser à sauter dessus, tandis qu'il la transporterait dans une des granges... Quelle déception.

Notre vie du dehors aujourd'hui?  Il a juste fallu que je montre des dents pour empêcher Einstein de me voler le "petit renard roux de Benca". Ce sagouin était prêt à tout pour me le piquer. Mais j'ai résisté.


 L'après midi s'est donc déroulée tout doucement et un peu tristement. Maitre Clyde  est resté là, à trainer entre le feu à ranimer et  la télévision. Einstein et Benca faisaient de même. C'est assez étonnant de leur part, car en général, ils sont des piles atomiques. A croire qu'aujourd'hui, j'étais le seul à avoir du cœur.


Un bon point cependant, le maitre ne nous a pas quitté ce soir pour aller gagner des sous pour les croquettes. Nous avons aussi mangé  "Coxos Iaros" ( des cuisses de poulets). De la bonne viande crue qui  fait péter! De vous à moi, cela m'a tout de suite rendu la bonne humeur! 
Et d'un coup il était déjà tard. La nuit était tombée sans que je le vois.
J'ai sommeil comme les autres chiens du clan...






La nuit est tombée et dehors, l'eau coule du ciel  tout doucement. J'espère qu'Epona n'est pas triste...
Peut être bien que nous étions trop optimistes et que le printemps n'est pas encore à notre porte. Mais dans le fond, je me dis que ce n'est pas si grave. L'eau du ciel est bonne pour les arbres que nous avons planté hier et puis surtout,ce soir  nous sommes au chaud au coin du feu et le maitre est là, lui aussi.
C'était finalement une belle journée et c'est une belle nuit. 
Tant pis, si j'ai des gaz....


Ton ami à quatre pattes, E'Clyde

vendredi 16 mars 2012

Blis Oinos, Smera Opulos, ( L'an un du murier platane)

Il y a un an, nous plantions un arbre dans la cours de "Senos Goba". Maitre Clyde avait dans l'idée que lorsque nous serions vieux, nous aurions plaisir à nous abriter sous son ombre les après midis d'été où le soleil tape fort. Il pensait aussi qu'un bel arbre est nécessaire dans la cours d'une très vieille ferme et qu'il en manquait donc un dans  la notre.

Un an a passé et Smera Opulos s'est installé, même si cela a été difficile au début. La terre sous ses racines n'est sans doute pas la meilleure, puisqu'elle est faite d'argile et de galets. Mais Maitre Clyde l'a beaucoup arrosé et nous avons pris soins de ne pas le gêner en levant nos pattes sur lui. Il a  fait quelques branches et si ses bourgeons éclosent les jours qui viennent. Alors je crois pouvoir dire qu'il sera sauvé.




Ce printemps, un rejet est apparu sur la souche du vieux saule pleureur qu'on croyait mort. Il a poussé très vite et deux branches sont nées. Ce serait chouette d'avoir un saule pleureur gigantesque dans notre cours!
Ajoutez à cela qu'hier, nous avons replanté un autre petit arbre. (Il poussait entre les cailloux l'an dernier et le patron l'avait mis en pot et il a passé l'hiver). Personne ne sait de quel arbre il s'agit, pas même maitre Clyde . Moi, je pense que c'est un bouleau.
Interdit de pisser dessus lui aussi!
Nous voulions un arbre et voilà qu'il en pousse trois!

Trois arbres et pourquoi  pas quatre? Mais la cours de Senos Goba a beau être grande, quatre ce serait sans doute un peu trop. D'autant qu'on installe aussi pas mal d’arbustes ici. C'est donc par hasard que la nuit dernière nous sommes tombés sur  "Petits gestes écolos pour un million d'arbres" .  Un million d'arbres! La vache! Il faut avoir une sacrée grande cours pour en accueillir autant! Ici on pourrait pas même en y ajoutant le jardin. 

Les  bipèdes qui font çà, sont sans doute un peu dingues, puisqu'ils plantent des arbres pour nous si on le souhaite! Histoire de lutter contre le CO2.  Et attention, de bien beaux arbres, puisqu'il s'agit de chênes de châtaigniers et de merisiers.

Je trouve cette idée extra, moi! Et Ben et E'Clyde aussi!
Alors, pourquoi pas vous?

Votre ami à quatre pattes, Einstein TriCanauos

jeudi 15 mars 2012

Amman Tardos? ( Le temps de la sécheresse?)

Aujourd'hui, nous sommes le  mið ogronn XV de l’année 3884 de l’ère de Magos Turatiom. Mais je me trompe peut être, car je suis moins savante du calendrier Gaulois que  maître Clyde ou même  E'Clyde qui eux s'appliquent..
Je sais cependant que le temps d'Imbolc se passe et que depuis quelques jours, la nature se réveille.C'est un bonheur.
Dans notre pâture, il y a peu encore gorgée d'eau, sont apparues les premières fleurs! Ici et là quelques perce-neige, quelques crocus et les première feuilles de pissenlit qui plaisent tant à mes oies. Vous n'imaginez pas combien cela les met en fête! Moi, tandis que je furetais sous les arbustes, j'ai même vu une jonquille toute jaune! Puis aussi que perçaient  les tulipes! Je crois que le bon temps est de retour. Ça me met en joie.

Cet après midi, il faisait très beau. Le maitre a donc passé pas mal de temps avec nous dans la cour. Il a planté des arbustes ici et là. Le but secret, c'est que ces petits arbres boivent beaucoup de l'eau qui tombe en hiver et transforme notre terrain en marécages. Il a même planté un petit arbre! Mais je n'en connais pas  l'espèce. Cet arbre est né d'une graine germée de l'an dernier et  qui s'était développée dans un pot.



Il restera au maitre le plus dur à faire. Ramener des cailloux et créer des allées. Histoire qu'on garde les pattes au sec, l'automne prochain. Refaire des parterres avec du joli gazon bien dru, sur lequel se coucher cet été. Mais je ne sais pas si cela, il le fera vraiment. Ce serait bien quand même qu'il le fasse...
Bientôt, ce sera le temps du printemps. Celui d'Alban Eilir, Ce jour là, le jour sera aussi long que la nuit et il signera la renaissance de la vie, le retour de la joie et le bonheur de vivre à nouveau dehors avec la porte de la cuisine ouverte en grand sur le dehors! Ce dehors depuis lequel, je pourrais voir maitre Clyde passer la serpillière! C'est le bon temps qui reviendra et j'ai hâte. Car c'est bon le soleil. 

Pourtant je ne vous comprends pas toujours, vous les bipèdes. Ce soir je regardais la boite à images. Une dame devant les cartes parlait du beau temps de ces jours et s'inquiétait de la sécheresse... Je crois que celle là, n'a pas idée des litres d'eau qui sont tombés sur nos tête cet hiver à "Senos Goba"... Surement qu'elle vit chez les Volques ou chez les Salluviens. En tout cas, elle vit bien loin de notre Atrébatie ou de notre Morinie. La pauvre... Elle n'a pas de chance.


Ton amie à quatre pattes, Benca TriCanauos.




samedi 3 mars 2012

L'Atrébate.

Le jour se lève sur un beau matin de fin d'été et j'entends chanter l'alouette. Tout est calme désormais. Je suis couché sur l'herbe verte et sur mes doigts, trottine une coccinelle à sept points, souvenir de mon enfance dans mes chères vallées de l’ouest de l'Atrébatie.  La rosée perle sur mon visage et je lui en suis grès. Elle dissimule mes larmes . Je suis prêt et je t'attends...
Je suis venu ici chevauchant dans l'ombre de Commios, mon  roi. Tous sommes venus de très loin,  Atrébates et Morins, pour porter assistance à  l'armée de l'Arverne.. Car nous partagions pour la première fois peut être, un idéal commun. Celui de la liberté pour tous les clans Celtes, la liberté pour la Gaule.
J'ai  beaucoup combattu déjà. Je suis  monté à l'assaut de la Sabis, où il s'en est fallu de si peu pour que les choses soient  différentes et qu'à l'égal des Teutons ou des Cimbres, que nos vaillants ancêtres  avaient  si souvent repoussés,. les Romains aussi eurent été  défaits.
Mon cœur s'est gonflé à en exploser pour la première fois, ce jour là. Et tant pis, si à la fin le malheur et la défaite avaient pris le dessus. J'étais alors "un  homme" se battant avec ses pairs, pour la gloire de son peuple. Sur la Sabis, tu étais avec moi...


..."Mais les dieux sont parfois cruels... Peut être que trop sur de nous, nous ne les avons pas correctement honorés. Mais je sais que ce n'est pas le cas pour toi! Car tu étais dans mon cœur  si gros!"...


La paix de Rome est venue. Je suis rentré chez nous  et je l'avoue, j'ai longtemps détesté Commios, notre roi pour l'avoir acceptée. Mais je ne suis pas si sot que çà  et finalement, j'ai compris que là, où je voyais de la forfaiture. il était juste question d'intelligence. Notre Roi  nous avait  permis de ne pas  avoir à livrer les nôtres en otage, de ne pas  être écrasé par les impôts  de l'empire. Il a surtout fait en sorte que les Atrébates et les Morins ne soient pas effacés d'un souffle de la surface de la terre par cet adversaire si belliqueux.


De mauvaises langues au "pays du sanctuaire" disaient que j'étais aussi teigneux qu'un Nervien. Ils n'avaient pas vraiment tort, car lorsque Commios a sonné le rappel. J'ai été le premier à y répondre!
Nous avons chevauché vers le sud. C'était un bel été, tout à la gloire de Bélénos. Nous avons quitté nos terres brumeuses, nos forêts et nos étangs pour traverser des coins de verdures où chantent les rivières. Nous avons compris alors pourquoi ces clans du sud étaient bien moins rudes que nous. La vie semblait bien douce ici. Nous aurions pu être envieux. Mais ces doux paysages ne sont rien  à côté de la beauté des forêts d'Atrébatie, ou de la vaste mer grise qui borde la Morinie, à juste une journée de marche de ma ferme. La beauté vraie est là haut!.


Nous sommes arrivés  devant le plateau d'Alésia, aux derniers jours de l'été. Déjà, les feuilles des arbres prenaient des couleurs pourpres et or qui n'étaient pas sans nous rappeler nos terres. Pour la première fois de ma vie, j'ai ressenti de la nostalgie.Peut être était-ce un présage?


C'était encore la nuit, lorsque les Carnyx, nos trompes de guerre ont sonné le temps de la bataille. J'ai chevauché notre jument et je suis monté à l'assaut de Rome, ma lance à la main. Tous, nous  hurlions notre amour pour Teutatès et  lorsque de l'autre côté  des fortifications des petits hommes bruns, nos frères nous ont répondu. Mon cœur s'est gonflé à en exploser, pour la seconde fois de ma vie.
Nous hurlions tous notre amour pour Toutatès, mais mon cœur énorme ne battait que  pour toi!
J'ai chargé en hurlant à nos frères de l'autre côté de faire de même. La clameur qui s'élevait de notre camp a trouvé réponse de l'autre côté. ils ont crié plus fort que nous  encore et je le dis bien haut, si nos dieux ne nous ont pas entendu ce matin là.  C'est qu'ils étaient bien partisans... C'était là leur choix...


Je suis monté à l'assaut, en criant ton nom!.  J'ai transpercé plusieurs de ces petits hommes bruns et j'ai gouté leur panique.Je n'ai pas failli! Aucun d'entre nous n'a failli! 
La cavalerie Atrébate a porté haut la gloire et l'honneur  de nos clans et personne  après ce jour, n'aura plus jamais l'audace de dire que nous ne ne sommes que de pauvres paysans! Jamais plus! 

Mais ces lâches ont transpercé de leurs lances le cœur d'Eponila, ma jument et elle est tombée. J'ai roulé sur le sol. Je n'ai pas eu le temps de me relever que deux  dagues  me transperçaient le corps.  Je n'ai presque pas ressenti la douleur, tant il m'importait de montrer à ces rats  comment un Belge sait mourir. Je suis parti dans la mort en hurlant ton nom! M'as tu entendu? Sais tu que j'ai emmené avec moi ces deux petits hommes bruns? Que dans un grand éclat de rire, je me voyais déjà t'offrir  leurs têtes?
Je suis mort, mais j'en suis revenu...


Le jour se lève sur un beau matin d'été. Tout est calme désormais et j'entends chanter l'alouette comme un heureux présage. Sur les doigts de cette main, de ce bras que je ne peux désormais plus bouger, trottine une coccinelle à sept points, souvenir de mon enfance dans mes chères vallées de l’ouest de l'Atrébatie. La rosée perle toujours sur mon visage et je lui en suis grès car elle dissimule mes larmes. 
Je n'ai aucun regret, sinon peu être de n'avoir pu serrer la main  dans cette vie, d'un Arverne chevelu... C'est un beau jour pour mourir.

Je te vois venir à moi et pour la dernière fois, mon cœur se gonfle à en exploser! Emmène moi chevaucher  vers le monde des dieux et des héros. S'il te plait, parle leur de moi pour qu'ils  m'ouvrent les portes de "la terre des vivants." 
Je suis prêt Epona et je t'attends...
Je suis prêt et je crie ton nom!.