samedi 13 août 2011

Les nuits enchantées. Le présage de dame Brunehilde.

C'était à la nuit tombée du douze du mois d'Aout de l'année deux mil onze, que le destin devait me mêler à un groupe de pèlerins en partance pour l'abbaye de Blangy et de passage dans le joli village de Fressin. 
Il faut croire que Sainte Berthe veillait  sur eux, puisqu'ils étaient parvenus jusqu'ici, bravant un été pluvieux et des bois dangereux. Il faut savoir que ces pèlerins n'étaient plus tous  jeunes et que  beaucoup trainaient des pieds.
Mais à cheval donné, on ne regarde pas les dents. c'est donc avec plaisir, que j'ai tué ma solitude,en partageant avec eux quelques heures de mon propre voyage.
C'était agitation au village de Fressin. Les esprits  étaient à la fête, puisqu'ils fêtaient les épousailles  de la fille du seigneur, Jean de Créquy. Occasion rêvée pour certains, d'abuser d'Hydromel ou de vin de noix local.  L'alcool  aidant et malgré la prestation d'un jeune troubadour imberbe mais terriblement polisson. (Au grand plaisir de nos pèlerins qui reprenaient en cœur...) Aux milieux des rires et les babillages, une oreille attentive comme la mienne entendait, combien la vie  quotidienne  pouvait aussi être dure et il ne se fût d'ailleurs qu'un souffle, que ces lamentations ne soient entendues par un  capitaine de la garde qui passait par là. Il avait fière allure et mon petit doigt me disait que celui là, n'avait pas connu la croisade, avec le Roi Louis et le seigneur  Raoul. C'était il y a tant d'années déjà....
Il fût temps alors pour nous de prendre congé de ces aimables habitants.Plutôt que de passer la nuit à l'auberge locale, notre guide, sans doute lui même,  un peu grisé par les vapeurs d'hydromel, estima  alors que la route qui nous séparait  encore de Blangy  pouvait être pratiquée de nuit, par ses vieilles brebis. Cette décision me paraissait un tantinet hasardeuse. Mais les voix du seigneur sont impénétrables et s'ils souhaitaient mettre leur piété à l'épreuve, il devait donc en être ainsi. Je les ai donc suivi...
ce fût alors une bien étrange aventure!
Nous fûmes attaqués par des brigands et moi même, pour sauver ma pauvre vie, je me trouvais  contraint d'abandonner à l'un d'entre eux les douces étoffes que j'avais ramenées de Damas. Si vous saviez combien il m'a coûté à cet instant d'avoir renoncé au port des armes. J'aurais pris plaisir à faire  rendre gorge à ces manants!
Par chance, Dieu et le destin mirent sur notre chemin  Maitre Martin et après quelques aventures, notre troupe de chrétiens, trouva refuge à l’intérieur du château de Fressin,.Bien que celui fût assiégé, nous étions saufs...


C'est ce soir là que pour la première fois , je l'ai vu... Je suis sans doute le seul, les vieux pèlerins épuisés n'étaient plus parmi nous, mais déjà dans le monde des rêves.
Ici, ils l'appellent Dame Brunehilde. Mais moi je sais qu'il s'agit , j'en suis sur de Mahaut, l'épouse de notre seigneur Raoul.


Et que son  âme n'a pas quitté le château...

Postscriptum :Ma modeste chaumière et en particulier mes caves ont été bâties à partir des pierres du château.Lorsque mon esprit vagabonde, j'aime à croire que notre fantôme du dimanche soir. Celui qui ne parle seulement qu'à la plus noble d'entre nous, Benca la princesse souillon... Pourrait peut être, être celui de  Mahaut. 


Votre dévoué, Clyde TriCanauos.


1 commentaire:

  1. Un très beau texte...Ainsi ce serait la présence de cette dame que sent Benca certains soirs. Chanceuse, Benca jolie.
    B

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