samedi 1 septembre 2012

Uidu. (La forêt.)

Cet après midi, maitre Clyde m'a pris à part et il m'a dit: 
-" Einstein, je vais aller explorer un peu les alentours de cette sombre forêt. Depuis le temps que nous vivons ici, je ne l'ai pas encore fait. Je ne suis jamais sorti des chemins balisés.  Le temps passe et bientôt l'hiver viendra et ce sera encore une raison de repousser cette exploration.
Seulement, c'est peut être risqué et je ne sais  si, on n'y fera pas de mauvaises rencontres. J'ai donc besoin d'un Ambact, es tu partant?"

Et comment que j'étais partant! Qui sinon moi aurait pu assurer la protection de maitre Clyde, contre les sangliers, les loups, les Romains ou les rhinoféroces? Je me permets de vous rappeler que le gardien du clan, c'est moi! Dès lors si le chef du clan part à l'aventure, c'est tout logiquement à moi qu'incombe de le protéger. C'est une dure vie, certes... Mais c'est ainsi et je ne suis pas du genre à me déballonner!
Du coup, j'ai dit oui en sautant comme un kangourou enragé, qui voudrait faire un "Tumultus Gallicus". C'est ma façon à moi de dire que je suis partant.

Nous avons pris la route en remontant par le village, sur le chemin de  Créquy.  Le temps était frais et le ciel couvert. C'était bien pour la promenade. 
Juste derrière l'église, il y avait de jolis  moutons. Benca aurait beaucoup aimer passer là. Mais bon... Nous étions en mission spéciale et risquée... Devoir en plus protéger Benca n'aurait pas été très sérieux.





On a suivi le chemin des champs pendant très longtemps, croisant parfois des vaches. On a aussi croisé, quelques chiens de ferme. Les chiens de ferme sont généralement de grosse brutes qui vous foncent dessus en aboyant. En vrac, on a eu droit à un dalmatien sans pois, un Bouvier Bernois, quelques Bergers Germains, un Jack Russel.  Ceux là faisaient les malins parce qu'une barrière les protégeait. Je ne me suis même pas retourné vers eux.
Mais le plus vindicatif a été un Braque de Weimar.  Il a déboulé de sa cour en faisant la grosse voix et a traversé la rue, sans même regarder  si une voiture arrivait.  Ce "gros Germain" croyait m’impressionner, parce qu'il devait peser vingt  kilos de plus. Mais moi, je suis un chien Celte! Un "Ambact Gaulois", descendant  direct des chiens de guerres Belges . Je n'ai pas peur des Germains et surtout pas des gros! D'ailleurs E'Clyde est presque aussi baraqué que lui. C'est dire comme çà me fait rire!  Je me suis alors tourné vers lui sans broncher. Je l'ai regardé droit dans les yeux et il s'est calmé direct.
Maitre Clyde m'a dit: "Allez Einstein, on avance."
J'ai obéi, tout en me retournant de temps en temps vers le Germain qui faisait mine de nous suivre (de loin).
Comme il insistait un peu, Maitre Clyde s'est retourné  lui aussi et il a demandé de retourner chez lui. Moi, je lui ai dit: "Dégage!" en chien.  Le Germain a déguerpi sans demander son reste.





Quittant ce malotru, nous avons alors pris un chemin qui nous amenait dans la forêt. Maitre Clyde était confiant, car au départ, ce chemin semblait bien fréquenté. Il était sur de savoir s'orienter dans les bois. Faut dire que Maitre Clyde est souvent ainsi. Toujours sur de lui! ... Avant de commencer à douter...
Mais bon, moi  malgré tout, j'étais partant pour l'aventure.

On s'est enfoncé dans les bois et on a marché longtemps.  J'aime les bois, ils sentent si bon la vie sauvage. C'est un bonheur que de marquer les troncs d'arbres et les buissons qu'ont souillé les loups et les ours. Par contre, à ma grande déception nous n'en avons  croisé aucun. Juste des lapins, un faisan et une fouine. Néanmoins çà bruissait dans les buissons et j'étais sur mes gardes. Juste au cas où...
Au départ, le maitre faisait pas mal de photos...











Mais le chemin est devenu boueux. Visiblement, il ne devait pas être aussi  fréquenté par les bipèdes en balade qu'il ne le pensait. J'ai à plusieurs tentatives, essayé d'attirer l'attention du maitre sur les troncs des arbres, afin qu'il voit qu'aucun signe ne laissait supposer un chemin de balade. Mais il n'était pas inquiet.  Il me montrait des traces de chevaux en me disant que des gens passaient ici. Moi je veux bien les traces de sabots. Mais il était à pieds et pas à cheval. Ça risquait d'être long...
Le chemin est devenu de plus en plus boueux. A certains moments, on devait monter sur le talus pour ne pas se salir les pattes. Je crois que Maitre Clyde a commencé à se poser des questions, car à ce moment là, il a rangé son appareil photos. 
Il m'a dit:
" T'inquiète pas Einstein, tous les chemins mènent à Rome! T'as mal aux pattes?"
En vrai, je n'étais pas inquiet et je n'avais pas mal aux pattes. Seulement, je n'avais aucune envie d'aller à Rome, mais plutôt vers la maison et en laissant le maitre choisir le chemin, ce n'était pas gagné...
J'ai repris espoir lorsqu'il a choisi un chemin de forestiers. Si de grosses machines arrivaient ici, c'est qu'elles venaient bien de quelque part.
On a marché longtemps! Au moins cent kilomètres  et on a trouvé enfin un champs!!!
Maitre Clyde voulait encore savoir si j'avais mal aux pattes et bien non, toujours pas. Par contre, je le soupçonne lui d'avoir  mal aux pieds. Je ne lui ai pas demandé, car de toute façon il ne l'aurait pas avoué.
On a encore pas mal marché jusqu'aux premières maisons.







Lorsque nous avons récupéré une route connue. Nous étions à cinquante kilomètres de  chez nous!
Alors on a marché encore, jusqu'à Senos Goba. Sacrée balade en vérité et j'ai même pas croisé un ours...
Ce soir, lorsque le maitre sera au lit, je raconterais cette aventure à E'Clyde et Benca. 
J'en connais un qui va être vert de jalousie.





Einstein TriCanauos, ton ami à quatre pattes.



PS du bipède:

"Einstein a tendance à tout exagérer. 
Disons qu'il a multiplié notre chemin par dix... Mais quand même. J'ai les pieds lourds, ce soir".

2 commentaires:

  1. Aujourd'hui juste un commentaire sur les photos, Einstein, mais d'abord remercie ton maître de ma part: c'est vraiment sympa à lui de nous faire profiter de ses balades!
    Vraiment belle, la première, qui offre à nos yeux un paysage vallonné et bucolique à souhait, où l'humain a sa place avec la petite église. Et je vois qu'il reste encore quelques "bouchures" (des haies, mot du Bourbonnais), où peut-être quelques ronces offrent encore des mûres aux promeneurs aventureux.
    J'aime beaucoup la quatrième, car le chemin, semble s'enfoncer, "au bout", dans un tunnel de feuillages.
    La septième nous offre un bien joli paysage avec cette légère hauteur couronnée d'arbres, et tous ces verts, mmm,un régal pour les yeux!
    Et toi Einstein, mais oui, tu es beau aussi!
    Je repasserai dans quelques jours pour mieux apprécier votre balade. Betua.

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  2. ...Tu t'y connais en chiens, Einstein!...Un Jack Russel, j'ai d'abord pensé à un nom de pirate! Quant au Braque de Weimar, je ne connaissais pas plus.
    Tant que j'y pense: la sixième photo, avec le chemin qui serpente entre champ de maïs et opulentes frondaisons, on peut voir exactement ce même paysage chez moi.
    Dis donc, si tu t'amuses à...marquer le territoire tous les dix pas, ça peut être long, une balade. Mais tu as raison, ça éloigne à coup sûr les bêtes sauvages (qui, entre parenthèses, sont ici chez elles -rire-).
    Tu n'a pas vu d'empreintes de sanglier ou de chevreuil? ou même le simple "fougis" d'un sanglier?(ça n'existe pas, le mot fougis, mais je ne sais pas comment traduire ce qu'on voit dans un bois quand ils ont cherché leur nourriture en retournant l'humus à la recherche de racines: ça se remarque!).
    C'est drôlement chouette de quitter les sentiers balisés, mais c'est vrai que ça peut réserver des surprises et qu'on peut tourner en rond longtemps, surtout sous le couvert des arbres.
    Sinon je constate que tu as la même propension que moi à un tantinet d'exagération (et, comme moi, inconsciemment bien sûr).
    Tiens, un adage de mon cru juste pour ton maître: "A être trop sûr de soi on attrape mal aux pieds"...
    N'empêche,encore plein de balades à venir
    B

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